Les meilleurs jours, de Cecelia Ahern, par Thierry-Marie Delaunois
Les meilleurs jours, de Cecelia Ahern, par Thierry-Marie Delaunois
"...Kitty s'était réfugiée dans son appartement, non pas pour panser ses blessures mais pour verser du sel sur ses plaies en relisant tous ses articles pour trouver où elle s'était trompée, quelle direction elle devait emprunter à l'avenir et quelles étaient ses forces et ses faiblesses. Lorsqu'elle relut ses articles des six derniers mois, elle constata tout de suite qu'ils manquaient de flamme..." Katherine Logan, dite Kitty, a manifestement perdu de sa superbe et elle se retrouve dans une impasse. Comment en est-elle arrivée là?
A force de dévoiler la vie privée des gens dans la presse à scandale et pour s'être trompée - ou a-t-elle été manipulée? -, Kitty voit à présent sa carrière de journaliste flancher, même piétiner et le fait d'avoir déçu son meilleur ami n'arrange en rien les choses. De surcroît, Constance, sa supérieure hiérarchique et amie qui lui a tout appris, est mourante. Au désespoir, la journaliste lui demande alors quelle serait l'histoire qu'elle aurait toujours voulu écrire mais Constance décède brutalement, lui laissant une liste de cent noms sur une feuille sans aucune explication ni instructions précises de recherche. Une énigme pour Kitty qui se met en tête d'enquêter afin de trouver le lien qui pourrait unir tous ces gens. Ces cent personnes, des inconnus sans histoire particulière ni fracassante à dévoiler. Parviendra-t-elle à ses fins?
"Conte émouvant sur les nouveaux départs" (Kirkus) dont le titre original est "One hundred names", "Les jours meilleurs" de Cecelia Ahern, auteure originaire de Dublin qui a publié son premier roman - "P.S.: I love you" - à l'âge de 21 ans, est un succès de librairie, dont "les pages vous mettront du baume au coeur et les larmes aux yeux", des propos tirés du magazine Romantic Times. Du baume au coeur? Pour cette longue enquête menée sur des gens ordinaires qui, sans en avoir conscience, accomplissent des exploits passant inaperçus aux yeux du grand public, une enquête que Kitty mène bien souvent avec âpreté et malgré de nombreux déboires et soucis qui sont la conséquence directe d'une grave erreur qu'elle a commise. Plane un certain mystère accompagné de nombreux doutes et de questionnements incessants. Mais quel est donc ce lien qui semble sans cesse lui échapper?
Le chemin est long, semé d'embûches, et les personnes que notre journaliste rencontre sont souvent peu coopératives au premier abord. De plus, comme elle traîne une sacrée réputation de "fouille-m..."... Enfin bref! Lui suffirait-il en fait d'écouter tout simplement les vérités de chacun? Nous nous trouvons quelconques, nous imaginons nos vies inintéressantes alors que nous accomplissons tous des choses fascinantes, courageuses, des choses dont nous pouvons être fiers. Serait-ce là la clé de ce mystère?
Et comment réussira-t-elle à remonter la pente sans l'aide de son ami Steve? Reprise de notre extrait: "...même s'il lui en coûtait de l'admettre, et elle ne l'aurait jamais fait devant témoin, il y avait quelque chose de mécanique dans sa façon de traiter ses sujets, comme si elle s'était contentée de peindre sur une trame préexistante, en suivant les numéros. Informatifs, pleins d'émotion, ses articles n'étaient pas dépourvus de style et d'élégance (...) mais en les relisant, Kitty ne put s'empêcher de se sentir mal à l'aise..." Se remettait-elle en fait trop en question? Quel sens donner à sa vie en fin de compte? Resterait-elle journaliste? Voci un roman qui ne peut laisser indifférent car nous sommes ici tous concernés! Nous aurions pu tous nous trouver sur la liste établie par Constance, par cette femme qui désirait plus que tout que son magazine soit le meilleur sur le marché et que chacun réalise son potentiel. Ne pas y veiller aurait probablement été la pire des erreurs... "Les jours meilleurs"? Pour le meilleur!