La Lumière de la pluie sur son visage, de M.Verlange, par Thierry-Marie Delaunois

"... Je sais que c'est difficile, entre les cris des enfants de Raja et le tourbillon de cette maison. Ici, ce sont les rues de Calcutta en permanence. Mais je te promets, bientôt on aura notre chez nous, tu retrouveras ta chambre à toi..." La faute à grand-mère Virginia qui a envoyé balader le jeune Manuel et sa mère tous deux hébergés un temps chez elle ? Pourquoi n'ont-ils plus de chez eux ?

Chronique d'un laborieux parcours d'apprentissage à l'écriture autour d'une promesse qui place la barre fort haut pour un bien trop jeune ado vouant à sa mère un amour inconditionnel, promesse qui d'une certaine manière l'emprisonne, "La Lumière de la pluie sur son visage" de Manuel Verlange, professeur de français véritable écrivain de l'humain auteur de nombreux ouvrages (biographies et romans notamment), d'une sensibilité rare, nous entraîne dans le sillage d'une mère et de son fils très liés l'un à l'autre.

Espoir et désillusions, lumières et pénombre, joies et douleurs, parcourent ce bio-roman non dénué d'humour et de bons mots qui nous touchent, nous happent, nous bouleversent ; on tourne les pages, haletant, le récit empruntant à l'occasion la voie du suspense... Quand reviendra maman partie pour La Rochelle ? Que se passe-t-il là-bas ? "La Lumière de la pluie sur son visage" questionne nos coeurs, nos âmes, l'auteur réussissant ici un tour de force, celui de remuer en nous des sensations et sentiments parfois refoulés depuis des lustres, des sentiments en lien avec les affres vécues par le jeune Manuel, vérités et mensonges habilement mêlés dans cette oeuvre par un écrivain pas né de la dernière pluie. Au fait, que reproche notre ado à sa grand-mère Virginia ? "Elle nous a rendu visite à l'improviste à cause des remords qui la rongeaient. Elle a débarqué en taxi. Du bout des lèvres, elle avait lâché l'adresse au chauffeur. Qui avait tourné la tête..." Mais encore ?

Un style fluide, sans artifices, parfois en mode ado, des dialogues enlevés, à frémir ou à sourire - tour à tour -, c'est l'empreinte, la marque laissée par ce récit sur nos visages et dans nos coeurs. "Je pensais avoir tout lu au sujet de la mère, de la plus aimante à la plus odieuse, de la plus présente à celle qui disparaît quelques minutes après avoir enfanté, de la plus sévère à la plus laxiste... je me fourvoyais." Dixit Yasmina Bouko directrice de la maison d'édition "Le Lion Z'Ailé" qui a publié l'ouvrage. Mais que vient faire Françoise Sagan et son âge dans cette Lumière ? Votre serviteur- chroniqueur vous propose de le découvrir par vous-même...