Vendredi 13 sur Paris: s'indigner mais rester digne!, par Thierry-Marie Delaunois
Par
Delaunois Thierry-Marie
Le 14/11/2015
Paris 10 et 11ème arrondissements, vendredi 13 novembre 2015, le soir tombé, soudain l'horreur, pas d'autres mots à l'esprit, les faits sont tellement brutaux, impitoyables et s'en prendre ainsi à des gens, des êtres qui ne souhaitaient que vivre, aimer, pouvoir rêver, faire quelque chose de leur vie, profiter aussi de ce qu'elle leur offre? Résultat: des destins brisés, beaucoup beaucoup de peine et de souffrances partout partout...
Mon indignation est totale, c'est même bien plus que de l'indignation. Après le choc, la stupéfaction et la tristesse accompagnée d'une vive émotion. Plus d'une centaine de victimes du terrorisme, du fanatisme et d'autres sentiments, divers, m'animent, se mêlant. Mon coeur saigne, mon âme également, tandis que mon esprit s'échauffe, fulmine, s'emballe, s'indigne, prêt à imploser. Décréter l'état d'urgence? Bien, Monsieur le Président, mais n'est-ce pas d'une certaine manière un état de post-urgence? Mais revenons-en à ce chaos perpétré par des endoctrinés de la capsule: viser ainsi une salle de spectacles bondée de gens...
Volonté de nuire? C'est clair et je m'indigne!
Terroriser ainsi de purs innocents? Abominable et je m'indigne!
Tentative de déstabilisation du système? D'un système? Indiscutablement et je m'indigne!
Et maintenant? Le constat. Amer, inéluctable, sans possibilité de retour en arrière car les esprits sont à présent imprégnés, marqués au fer rouge par l'atrocité de ces événements. Comment réagir? Quelle attitude adopter? Une personne n'est pas l'autre, certains vivront dans la peur, une peur constante, dans l'angoisse même,songeant que le "Plus jamais ça" semble utopique, le risque zéro n'étant pas de ce monde, la sécurité ne se révélant jamais maximale excepté autour de personnalités en vue. Alors quoi? Dans l'attente d'un changement - stratégies, plans, décisions, mesures... -, je prône la dignité face à l'adversité, le "Rester debout" malgré le climat de peur, le "Aller de l'avant" mais avec une certaine prudence, de garder la tête haute, d'agir en survivant, en héros. Héros de quelle manière?
En continuant à vivre le plus normalement possible malgré ce carnage, en ne nous isolant pas les uns des autres, en partageant nos pensées avec autrui, en conservant nos habitudes, notre routine même si ce doit être avec la peur au ventre. Facile à dire, me lancerez-vous? Mais regardez: ce samedi matin, malgré le traumatisme, des métros circulent; les tavernes s'ouvrent, les supermarchés également; on prend sa voiture... D'accord, on ne rit point et parfois l'on pleure mais il y a de la vie! Des vies! Des actes sont posés - "Je suis Paris!" -; des gens partent au boulot, d'autres sortent faire leurs courses, fiers d'eux-mêmes, de montrer qu'ils surmontent leur angoisse. Dignes, responsables, aventuriers à leur manière, le sourire mitigé aux lèvres, peut-être forcé mais avec le sourire! Dignes dans leurs attitudes, leurs paroles, leurs actes!
"La foudre, s'abat, impitoyable? Je reste debout. Digne.
Ma vie frôle sans cesse la mort? J'avance malgré tout. Digne.
J'ai une famille à protéger? Je leur montre l'exemple, à tous. Digne.
J'ai peur, je tremble, je frissonne? Je me maîtrise. Digne.
Parviendrai-je toujours à aimer? Quitte à en mourir! Digne."
Paix, amour, solidarité, amitiés, compassion, partage, entraide, écoute, compréhension, bienveillance, gentillesse, liberté, égalité, fraternité, dialogue, les Arts et les Lettres en soutien, notamment, mais attention: que les innocents, les exclus, les désespérés, les nomades ne pâtissent pas trop des mesures qui seraient prises. Monsieur le Président, le moment est venu de nous montrer tous vos talents de chef de la République...