Trouver le mot juste, par Thierry-Marie Delaunois écrivain et chroniqueur
Par
Delaunois Thierry-Marie
Le 01/08/2017
Dans Partage II
Non, ce n'est pas toujours aisé! Si simple qu'il n'y paraît! Notre voix, nous devons l'utiliser: nous exprimer est nécessaire et même indispensable mais...prudence!
Trouver le mot juste? Le mot adéquat ou le plus approprié, celui qui nous semble aussi judicieux qu'apaisant lors d'une situation précise qui pourrait malheureusement être propice à un malentendu, à un conflit ou même davantage! Tourner - minimum! - sept fois la langue dans sa bouche avant de s'exprimer est vivement recommandé, ou bien accordons-nous le temps de la réflexion avant de l'ouvrir! Les mots doivent être pensés en raison de leur pouvoir sur l'autre, pouvoir que l'on ne soupçonne pas toujours, qui est souvent lié à la personnalité et à la sensibilité de cet autre. Prudence...
Si la pensée est claire, le bon mot viendra alors facilement à l'esprit, et l'on ne doit pas se sentir déstabilisé face à autrui pour parvenir à lui tenir un discours cohérent, mais notre langue - française - est parfois d'une telle complexité avec ses mots qui possèdent plusieurs sens, et justement il y a sens et sens! Un mot sort soudain à la place d'un autre? C'est alors l'incompréhension, le malentendu, parfois même l'inquiétude pouvant mener jusqu'au véritable malaise et à ce silence "qui n'arrange pas les bidons". Rien même! Prudence...
Le silence... Oui, il a parfois sa place, prenant tout son sens - tiens donc! - au coeur de la conversation, le sourire ou l'absence de sourire nous mettant souvent sur la voie, mais il n'est pas la solution à tout problème ou conflit: dans certaines situations, la parole est plus que nécessaire et même vitale: d'ailleurs tous les psychologues et psychiatres diplômés - aussi ceux en herbe! - vous le diront: la parole est d'or! Ne pas s'exprimer par crainte de se planter est également courant, l'hésitation n'aidant point et c'est alors toute notre personne qui est jugée! Ah le jugement, cette atrocité universelle qui fait la pluie ou le beau temps sur notre être, allant parfois jusqu'à nous jeter sur une voie dangereuse. Prudence...
Les questionnements et interrogations? Souvent nombreux en cas d'erreur; cela peut mener fort loin et comme nous le mentionnions plus haut, aussi judicieux qu'apaisant doit être le mot. Justesse et douceur doivent s'allier. Précision du propos et effet...thérapeutique éventuellement? Apaiser, réconforter, rassurer est souvent vital et ici ce ne sont point les mots l'essentiel mais le ton utilisé qui devient même capital. Ecouter l'autre et/ou se sentir écouté, un bienfait reconnu mais attention malgré tout à ne pas s'immiscer trop profondément dans les affres existentielles de l'interlocuteur (trice) qui, n'oublions pas, a sa propre sensibilité au sujet de laquelle on ne sait absolument rien si ce n'est point quelqu'un que nous connaissons. Prudence...
Quittons maintenant l'oral pour l'écrit et ici nous avons généralement le temps de trouver le mot juste, qu'il s'agisse de répondre aux questions d'un examen ou de devoir remplir un document administratif - le pire des cas! - ou autre. Les idées ont le temps de surgir et la pensée de se concrétiser. Se tromper de terme à l'écrit peut avoir bien plus de conséquences néfastes qu'à l'oral où il est souvent possible de se rattraper; exemple: à l'écrit, évitons de confondre "ancien" et "antique"! Ces mots ne sont pas de parfaits synonymes. Prudence...
Mais cette prudence dans l'utilisation des mots de notre langue est-elle toujours totalement justifiée? Débiter des âneries à du 100 mots/minute peut mener à une catastrophe. Davantage pour l'émetteur que pour le récepteur? C'est à voir...ou peut-être à dire? Prudence...