Par
Delaunois Thierry-Marie
Le 14/05/2012
Dimanche 13 mai 2012, 10h02. Je suis dans le métro, long tube d'acier traversant à vive allure la capitale de part en part. Trois personnes lisent dans mon entourage, discrètement je me penche pour découvrir les titres (Hum...). Ken Follett: Les Piliers de la terre, en anglais. Guillaume Musso: l'appel de l'ange, en Poche. Dan Brown: Da Vinci code, l'original. Quoi de plus normal que de telles lectures dans les transports en commun? Vingt minutes plus tard, correspondance. Second métro. Bien plus rempli. Deux lecteurs dans le compartiment. Je m'incline. Marc Lévy (Ah lui!): sept jours pour une éternité, en Poche. Mary Higgins Clark... le titre, impossible à déchiffrer, une main le dissimule. Réflexion: il y a encore des gens qui lisent, aiment lire; en tant qu'auteur, je me réjouis. Quinze nouvelles minutes plus tard, je rejoins la gare (ici, presque une rime), direction: la salle d'attente, et là aussi on lit: Harlan Coben et... tiens donc! Vincent Engel. Une littérature plus exigente, moins porteuse. Heureux, je sors ma propre lecture, un auteur belge plus rare (et encore!), du style, mais tout de même connu, et je m'arrange pour que ce dernier lecteur - la cinquantaine? - l'aperçoive. Vingt secondes plus tard, pari réussi. Soudain:
- Félicitations, monsieur, pour votre choix! me dit-il.
Satisfaction de l'intéressé (moi!). Etonnement du "Coben".
- Merci, monsieur. Vous aussi avez...du goût!
- Ah! Je...constate que l'on se comprend!
Puis ce coup d'oeil en coin vers l'autre lecteur, qui m'emplit de joie. Oui, il y a littérature et littérature, le populaire et le haut de gamme, l'accroche-coeur et l'accroche-esprit. Je ne dénigre point la première catégorie, il y a du bon, je le reconnais, mais je suis extrêmement heureux de découvrir qu'on lit encore les autres, des écrivains confirmés, reconnus, dont les oeuvres retiennent l'attention par les idées et pensées développées. La littérature en perte de vitesse? Une certaine littérature réellement en déclin à mes yeux. Le lecteur cherche l'intense, l'émotion, le sensationnel la plupart du temps. Que devient la pensée? Descartes se retournerait dans sa tombe. Quel est alors le choix de l'écrivain? Soit nourrir son portefeuille, soit alimenter l'esprit du lecteur, les deux étant rarement compatibles et/ou conciliables. Pourtant quelques auteurs...écrivains, pardon, parviennent à concilier les deux avec maîtrise tel Eric-Emmanuel Schmitt. Moi dans tout cela? La croisée des chemins sans nul doute.
Critiques prochaines sur le site:
"L'appel de l'ange" de Guillaume Musso
"L'étrange voyage de monsieur Daldry" de Marc Lévy